Le Comptoir agricole maîtrise les allergènes en séparant les flux
Le groupe Comptoir agricole s’est saisi du risque allergènes en 2013. Les collectes de maïs grain et de soja sont séparées afin d’éviter toute contamination croisée.
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Moutarde, gluten et soja, mais pas que. L’ensemble du personnel de la cinquantaine de dépôts et de silos du groupe Comptoir agricole est également sensibilisé au risque potentiel du sésame (même s’il n’est pas cultivé en Alsace) et du lupin, potentiel allergène émergent. « Notre organisation de collecte et de logistique repose sur le principe de séparation des flux », explique Régis Anceaux, responsable qualité du groupe. La moutarde est simple à isoler. La culture ne concerne que huit agriculteurs géographiquement proches. Leurs 60 à 80 tonnes annuelles rejoignent des bacs spécifiques. Pour le gluten, le décalage entre les récoltes des céréales et du maïs simplifie les choses. Il offre un bon créneau de nettoyage. Les salariés le mettent à profit pour passer partout où ils ont accès. Et pour les parois intérieures des cellules, le groupe fait appel à des cordistes.
Stockage à l'écart
Le défi principal se pose lors du chevauchement des collectes de soja et de maïs grain, la seconde étant plus de cinquante fois supérieure à la première. Le service qualité sensibilise les agriculteurs et les entrepreneurs à la question par des flashs d’actualité et par le guide technique interne. Ces documents insistent sur le danger allergène et le b.a.-ba du nettoyage des moissonneuses-batteuses pour les ETA qui ne réservent pas une machine au soja. Au silo, la séparation des flux impose une prise d’échantillon au « cul de la benne » de soja (sans usage du héron) et aucun passage par la fosse de réception ou dans les élévateurs. Les lots de soja sont stockés à plat sur une dalle à l’écart du flux de maïs. Ils sont repris sous 24 à 48 heures et dirigés sur le centre sécheur stockeur de Strasbourg dédié au soja.
Aucune alerte
« Les flux, notamment les transports entre les sites ainsi que les livraisons clients, sont la principale source de complications, indique Régis Anceaux. On ne peut nettoyer à l’eau et au savon tous les camions. Un test réalisé en interne en 2021 a d'ailleurs montré qu’une telle stratégie diminue le flux et contamine les sites. Spécialiser les flottes serait envisageable, mais suppose un volume minimum et un surcoût. En tout cas, les analyses peuvent détecter d’éventuelles traces d’ADN de soja qui persistent dans les poussières, alors que la limite est de zéro, même si le risque nul n’existe pas. » Aucune alerte allergènes n’a été signalée au groupe depuis la mise en place de cette procédure. Régis Anceaux estime qu’elle peut perdurer jusqu’à une récolte de 20 000 t annuelles de soja, soit le double du volume actuellement collecté.
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